Publié le 29 Avril 2012
Avril 2012 restera dans la mémoire des apiculteurs comme un mois de misère.
Trois semaines de pluies, de froid, laissent les populations d'abeilles prisonnières de leur ruche.
Rien à faire, si ce n'est pondre, nourrir du couvain toujours plus abondant, compter les réserves qui ne se renouvellent que lentement, au grés de quelques rares butinages...
Bientôt la ruche devient trop étroite et des envies d'ailleurs prennent nos avettes. Des cellules royales poussent dans quelques recoins secrets et il est temps de partir...
Mais voilà il pleut, il fait froid, le soleil se cache...
On temporise, on tergiverse, de jeunes reines se mettent à chanter et enfin un arc-en-ciel.
Alors poussés par un instinct antédiluvien, les essaims se jettent... parfois tard dans l'aprés-midi, souvent en petits escadrons d'aventurières qui tenteront un pélerinage sous des cieux gris, vers un providentiel abri, la plupart du temps la haie du jardin, à dix mètres de la ruche souche.
Mon premier essaim est sorti le 22 avril,entre deux jours pluvieux, moins de 1 kg d'abeilles. Petit pour un essaim primaire. Je l'ai appelé Alexandre, du saint du jour. S'il a bon caractère, je le surnommerais Alex.
Puis deux essaims entre deux jours pluvieux, le 28 avril,que j'irais récoltés au même endroit.
Il suffit parfois de présenter sous la grappe un élément garni de vieux cadres et de pousser avec la fumée. Un cadre de miel et de couvain rend la ruche encore plus attractive. Peu à peu les avettes prennent possession de leur habitacle.
Les abeilles relèvent leur derrière et battent le rappel. C'est bon signe, le gros des troupes va suivre
Cette escouade d'abeilles parties en vacances aura refusé de rentrer dans la ruche, malgré un enfumage copieux, malgré un cadre de miel et de couvain, malgré un bois propolisé à souhait ...
C'est la première fois qu'un essaim me fait ce genre d'affront...
Parti à 16H30min le samedi, il aura passé la nuit dehors, à rire de mes tentatives infructueuses à vouloir le sédentariser.
En l'occurence, on ne parle plus de fièvre d'essaimage, mais de fièvre du samedi soir...
Je le retrouve le dimanche matin, ayant essuyé la pluie de la nuit, ruisselant comme un toit aprés l'averse.
Là c'est moi qui ait rit.