Elle évoque la nuit et ses mystères, la femme et ses humeurs, mais lorsqu'elle flâne en plein jour, sur fond d'azur, elle nous paraît quelque peu interlope, on aimerait la raccompagner jusqu'aux portes du couchant.

 

         Pourtant, voir la lune en plein jour est courant. Si vous et moi étions Terre et Lune, tous deux fâce au jour, nous nous verrions l'un et l'autre, le plus naturellement du monde, à condition que la lumière refléchie par vous ou moi ne soit pas négligeable par rapport à la lumière émise par le soleil. On voit trés bien la flamme d'une bougie durant la nuit, mais beaucoup moins pendant le jour. De même nous pouvons voir Vénus durant le matin et le soir seulement.

 

        Lorsque la lune est dans sa phase croissante, c'est à dire que l'on va vers la pleine lune, elle paraît sous forme d'un croissant lumineux remplissant la partie droite. Elle brille alors durant l'aprés midi, pour se coucher au coeur de la nuit.

        Lorsque la lune est dans sa phase décroissante, c'est à dire que l'on vient de la pleine lune et que l'on file vers la nouvelle lune, elle ressemblera à un C. Elle nous saluera tous les matins, se levant au coeur de la nuit et se couchant en plein jour .

 

 

A un centenaire du Movan, je présentais mes voeux de bonne année 2011. Il rétorqua d'une lippe dubitative, que l'année à venir ne serait pas comme les autres. Je lui en demandais la raison:

-" C'est une année à treize lunes. C'est  rare et mauvais présage ..." réponda-t-il

Je comptais avec lui,sur le calendrier des postes, qu'il y aurait en effet treize nouvelles lunes dans l'année... mais uniquement douze pleines lunes. Aprés avoir calculé que 365/29 = 12.6 je lui fit remarquer qu'avec un avoir de 0,6 lune par an, on devrait tous les deux ou trois ans environ entamer une année à treize pleines lunes, et que le phénomène était courant, en moyenne une année sur trois. Pas de quoi s'affoler. ll sembla rassuré, puis tout en se grattant le menton demanda:

-" Oui mais il y aura combien de vendredi 13 ??"

 

    En ce deuxième dimanche qui suit Noël, nous fêtons l'Epiphanie.  Il est temps donc de rajouter dans nos crêches les trois rois mages, Gaspard, Melchior, Balthazar, qui viennent reconnaître la nature divine de l'enfant Jésus.

 

  Jusqu'au IVeme siècle, le Christ naissait en ce jour de l' Epiphanie, et non pas à Noël.

 

    Epiphanie, dont la racine grecque pourrait se traduire par " apparition", est un mot antérieur au christianisme qui désignait les divinités grecques apparaissant aux hommes: les Epiphanes ( les 12 dieux Olympiens que l'on connait comme Zeus, Athéna ... ).  Les cultes païens voyaient dans le solstice d'hiver le renouveau du soleil. La lumière renaissant était célébrée pendant 12 jours ( 12 étant un nombre hautement symbolique), et la fin de cette période saluait la fête de l'Epiphanie, apparition  plus sensible du jour qui rallonge. On devrait célébrer l'Epiphanie le 6 janvier qui deviendrait donc chômé.

 

     Et la galette dans tout ça ??

Il est tentant de rapprocher notre galette qui nous fait Roi au dessert, avec les fêtes romaines appelées Saturnales, durant lesquelles, des esclaves devenaient maîtres pour avoir trouvé une fève dans une galette.

 

 Alors croquons la galette, par gourmandise ou par dévotion, adorons le soleil ou le petit Jésus, mais surtout, surtout, n'avalons pas la fêve !

 

 

 

       Le Houx, prince incontesté des-sous bois d'hiver, nous nargue de ses feuilles vernissées, hérissées de pics pour les plus jeunes, adoucies et arrondies pour les sujets plus vieux. Ses boules rouges ne fructifient que sur de rares sujets, tous femelles. Il est coutumier des strates ombragées de la forêt, dans lesquelles il aime à se signaler, souvent un pied qui peu à peu s'escorte de ses rejets. De tels ilôts de verdure ravissent le promeneur, quand Décembre a dépouillé tout arbre de ses frondaisons, et qu'il ne reste aux sous-bois que des camaîeux aux couleurs d'écorce.

 

      Comme tous les végétaux qui prospèrent l'hiver, le houx s'est finalement attiré la sympathie des hommes, pour lesquels il apporte le bonheur. C'est l'arbuste bénéfique, redouté par les mauvais esprits, jeteurs de sorts. La veille de Noël, ses bouquets s'affichent dans les maisons, étables, pour préserver le bonheur du foyer. Le bois du houx, blanc, homogène, réputé solide et porte-bonheur, entre dans de multiples usages: manches de fouet ( il protège les boeufs des accidents ) , pièce de charronerie ( il protège des accidents).

 

 

Ces coutumes superstisieuses ont heureusement encore cours de nos jours...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Une belle branche de houx remplace le traditionnel sapin de Noël.

 

 

Les végétaux au feuillage persistant sont utilisés comme symboles de vie.

On est dans la mouvance du solstice, l'esprit de Noêl en étant une interprétation chrétienne.

 

 

 

 

Ces chutes de bois , leurs arêtes léchées par des flammes, ont régalé au crépuscule le brasier de Yule.

Commencée ce matin par une éclipse de lune, la journée la plus courte de l'année est restée couverte sous sa chape de nuages, jusqu'à ce soir, 17 H  où la nuit la plus longue de l'année s'est vue saluée par le feu.

Nous tombons dés lors en Hiver, mais le jour a cessé de diminuer ...

       L'abeille est un insecte solaire. Son activité, sa liesse, suivent une dynamique qui  est calquée sur la longueur du jour. Ainsi aux alentours du solstice d'été ( la Saint Jean) les ruches sont à leur apogée.

Au solstice d'hiver, l'inaction, la léthargie, le repli, sont de mise en cette cruelle période où soleil et fleurs ne sont que souvenirs.

De 50 000 fin juin, la population chute à moins de 10 000 fin décembre.

 

       Les hommes ne sont pas insensibles à cette carence de lumière. Les mythes qui fédérèrent nos ancêtres, latins ou celtes, ont érigé le soleil, en tant que principe de vie, au pinacle de leur panthéon. Des fêtes religieuses majeures avaient lieu aux deux solstices et deux équinoxes. C'est en ces dates que nous changeons de saison.

Ainsi, avant que Noêl n'accapare le calendrier aux alentours du soltstice d'hiver ( 21 ou 22 décembre) cette date était dévolue à la fête de YULE.

 

        La nuit de Yule, de grands feux allumés dans les campagnes exortaient le soleil à ne pas mourir. Une buche symbolique étaient mise au feu, en cette nuit particulière, et recouvrait une symbolique particulière que nous immortalisons par la buche de Noêl. Festins et agapes, décors de végétaux verts au coeur de l'hiver, houx, sapins, gui, saluaient la victoire du jour sur la nuit, la vie sur la mort, puisqu'à partir du solstice, le jour ne décline plus.

 

 

 

Durant l'été la grue cendrée niche en Scandinavie, Pologne, dans les Pays Baltes, en Russie. Quand les premiers froids polaires s'annoncent, plusieurs milliers d'individus se rassemblent dans l'île Allemande de Rûgen. De là s'organise par vagues successives les grands départs vers le sud ouest, en direction du sud de l'Espagne. Le corridor aérien qu'emprunte ces oiseaux passe par la France, selon un axe Nord Est -Sud ouest, large de 200 km. Ainsi une trentaine  de départements Français voient à chaque hiver et à chaque printemps leurs ciels zébrés de ces grands circonflèxes trompettant : La moselle, la Meuse, la Meurthe et Moselle, les Ardennes, la Marne, la Hte Marne, l'Aube, l'Yonne, la Côte d'or, la Nièvre, le Loiret, le Cher, Loir et Cher, Indre, Allier, Creuse, Indre et Loir, Charente, Vienne, Hte Vienne, Dordogne, Gironde, Landes, Gers, Pyrénées atlantiques ...

Parents et enfants volent ensemble, du moins pendant le voyage d'automne.

Le sommet de ces formations en V n'est pas un individu leader, n'est pas un mâle dominant ou un adulte charismatique. Il est fréquemment remplacé par un autre, qui laissera sa place au suivant.  Les anciens l'avaient remarqué et avaient fait de la grue le symbole de la Démocratie.

 

Sources " La Hulotte "

S'il est un nom qui éveille en nous le souvenir des goûters de notre enfance, c'est celui de pain d'épices.

 

Simple et sophistiqué, paysan mais également exotique, le pain d'épice peut se contenter de farine, d'eau et de miel pour son corps, mais chercher la maniguette, la cardamome, la muscade, la canelle, le clou de girofle, se griser de milles autres épices et aromates pour gagner un semblant d'âme.

 

Il y a mille recettes, en voilà une simple.

 

  Ingrédients: 500 g de farine ordinaire, 300 g d'eau, 350 g de miel, 150 g de sucre, 50 g de beurre, 12 g de bicarbonate de soude, canelle, muscade, anis,  maniguette, cardamome, 

 

 

1°) Dans un bol, mettre deux cuillères à café de canelle moulue, 2 cac de muscade moulue, deux cuillères à soupe d'anis que vous devrez peut-être piller. A ce stade vous avez déjà du bon. Si vous arrivez à vous procurer de la maniguette vous mêlerez le poivré au bon, et en écossant quelques gousses de cardamome, vous sublimez l'anisé et donnez des longueurs en bouche. Ces épices gagnent à être finement moulues

 

2°) Dans une cocotte, chauffer l'eau, y rajouter le bol d'épice précédent et faire infuser. Aprés cinq minutes, y dissoudre le sucre puis le miel, touiller, y introduire la farine petit à petit et touiller à la cuillère  , mettre le beurre fondu puis le bicarbonate de soude, une pincée de sel.  Si vous êtes riche, mettez 500 g de miel et enlevez le sucre.

 

 

3°) Mélanger les épices et la pâte, bien touiller et enfourner à environ 150 °C maximum, pour une heure de cuisson environ. Quand le dessus du pain d'épice est bien cuit, on peut protéger avec une feuille de papier alu.

 

 

 

Le bicarbonate en milieu acide ( le pH du miel est compris entre 3 et 4 ) provoque un dégagement de dioxyde de carbone, des tonnes de bulles de gaz qui font lever la pâte. Il n'est pas utile de mettre de la levure. Si vous voulez une pate bien levée, mettez 18 g de bicarbonate, 400 g d'eau, mais il y aura risque d'éventrer le gateau. Plus la pâte est facile à tourner, plus vous aurez une belle levée ( à condition de mettre une quantitée convenable de bicarbonate de soude ), plus vous aurez une allure de gâteau.

A l'inverse, une pâte plus dure à mélanger ( donc moins d'eau) avec moins de bicarbonate de soude vous donnera quelque chose de plus "fondant" et moins sec. et qui pourra racir sans se déssecher.

 

 

On peut mélanger des farines et entre autres l'utilisation d'une farine de seigle donne une pate fort légère, plus levée. 

 

Les miels à utiliser sont des miels de fort tempérament, comme celui de sarrasin qui est typique avec ses saveurs animales.

 

La maniguette est une épice poivrée classée " faux poivre" car elle n'appartient pas à la famille des piperacées, bien que s'en rapprochant de par le goût. Elle est originaire d'Afrique ' Ghana), et était déjà utilisée en Europe au XIII eme siècle. A partir du XIV eme siècle, elle devient tellement appréciée qu'elle eclipse le poivre noir. En France on l'utilise couramment jusqu'au XVI eme siècle. Les graines aromatisent les hypocras, les bières,les vins. A cette même époque, le parlement de Londres en interdit la consommation devenue immodérée.

 

Les petites graines noires et luisantes que l'on trouve dans les capsules de cardamome évoquent un subtil mélange d'agrumes, de poivre, de menthe, d'eucalyptus, de genièvre, ( je cite Isabelle Bruet dans son livre " Trésors d'épices") et  accompagnera le café, le thé, mais également les carottes, les marinades de poisson, les charcuteries, les conserves au vinaigre, les compotes, les biscuits.  Tout comme le blue jean's, elle va avec tout.

 

Un pain d'épice est meilleur lorsqu'il a raci une semaine, et comme on le dit souvent, plus l'attente est longue, meilleur est la faim.

 

Le fin du fin, à mon avis, est de le servir avec des poires aux vins pourvu qu'on trouve dans nos verres un Hypocras maison, qui est au vin, ce que le pain d'épices est à la patisserie.

  




         










          Quelle est l'utilité de cet objet??

N'hésitez pas à proposer une solution dans la  rubrique commentaires.

De cette fête célébrée officiellement le 2 février, il nous vient l'idée d'une crêpe, mais voyez y une lune bien pleine, comme une orbe d'été qui renaît dans la nuit de l'hiver, car c'est bien de celà qu'il s'agit: la chandeleur est une fête de la lumière, ce qui n'empêche pas de faire sauter les crêpes, savourées bien sûr avec votre miel préféré.

Le calendrier, d'un ton officiel, remplace chandeleur par "présentation du Seigneur" le 2 Février. On se souvient son catéchisme et cet épisode de la vie du Christ, durant lequel La Vierge présente son fils au temple. Les pères de l'Eglise rappellent ainsi que le Christ est la vraie Lumière du Monde, et ils remplacent un rite romain, les Lupercales fêtées aux alentours du 15 février, rite voué à la fécondité des troupeaux

Nos racines Gauloises, cependant, nous rappellent à un lointain passé Celte, qui célèbre "Imbolc " le 1er Février.
Fête des agneaux nouvellement nés, ce rite en l'honneur de l'Hiver qui se meurt salue de fait le jour qui rallonge, le noisetier qui étend ses châtons de pollen dans un or nouveau, un nouvel espoir dont nos abeilles tireront leurs premiers bataillons de butineuses.
Pour en savoir plus sur Imbolc, cliquez sur :link