Publié le 19 Septembre 2011

Le crache-sang, ou chrysomèle noire, est un insecte bien curieux. Si vous le faites monter dans votre main, il vous maculera la peau d'un liquide brun couleur de sang !

Ce liquide aurait fort mauvais goût, et dissuaderait tout éventuel prédateur de le manger.

 

Si les abeilles adoptaient cette stratégie, elles compileraient dans leurs nectars toutes sortes d'affrosités aux goûts repoussants : purins, eaux stagnantes, plantes amères, produits phytosanitaires...

Ainsi plus personne ne leur volerait leur miel. C'est une idée à ne pas éventer.

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Rédigé par Fabien

Publié dans #curiosité

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Publié le 18 Septembre 2011

S'il est un patrimoine qui nous est ouvert chaque jour de notre vie, un patrimoine qui ne craint ni les lézardes ni la mousse, c'est celui que notre Terre s'est forgé au cours de millions d'années et qu'elle nous a légué l'espace d'une existence humaine. Il se décline dans l'animal et le végétal, et quand l'ami de la nature s'incline devant sa beauté, il ne peut hélas que constater son déclin. Ainsi, nous avons perdu de nombreuses espèces vivantes, et loin des éléphants et tigres condamnés, le carnage continue, à deux pas de nos maisons.

Il en va ainsi de nos ormes.

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Les premiers ormes dépérissent dans les années 1910. Pendant 20 ans, l'épidémie va s'étendre, puis la maladie semble perdre de sa vigueur. Dans les années  70 le fléau prend une nouvelle ampleur, et ne déclinera plus. Aujourd'hui, nos haies sont le triste spectacle de ces sujets, parfois troncs décharnés depuis des lustres, d'autre fois sujets agonisant dans des frondaisons rapiécées qui ne laissent que peu d'espoir...

 

L'orme adulte est le plus touché. En mourant, il drageonne et s'entoure d'innombrables rejets qui en attendant à leur tour l'issue fatale, maintiennent l'espèce vivante.

 

C'est donc l'orme en tant qu'arbre majestueux qui disparaît.

 

La graphiose, ou maldie hollandaise de l'orme, est due à un champignon microscopique qui vit dans les vaisseaux du dernier cerne formé. Ce champignon libère des substances toxiques et provoque l'obstruction des vaisseaux conducteurs de sève, entraînant le flétrissement des feuilles puis la mort de l'arbre.

 

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Ce champignon est véhiculé par un coléoptère: le scolyte

 

Principalement actif en mai et juin, il laisse sous l'écorce ses galeries caractéristiques.

C'est à cette même époque que les flux de sève intenses vont au mieux diffuser le champignon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Orme Champêtre ( ulmus minor  ou ulmus campestre )

 

C'est l'espèce d'orme la plus commune.

On a parfois la chance de trouver des sujets indemnes, ou qui luttent secrêtement contre la maladie.

Son bois, veiné de rouge, est filandreux, vrillé et souple. Il possède de par ce fait une bonne résistance mécanique et ne fend pas. Cette qualité en a fait une essence apprécié par les charrons ( essieux de chariots et autres pièces qui tournent )

Il ne pourrit pas dans l'eau et donc fut utilisé pour faire des pilotis ou des canalisations.

 

 Les nombreuses ramilles qui poussent sur certains sujets ont permis également d'obtenir la loupe d'orme.

 

Le feuillage étant riche, sa culture en têtard ( le fait de couper la tête de l'arbre pour produire de jeunes rameaux) offrit jadis un substantifique fourrage;

 

 Sur le plan médicinal, la seconde écorce de l'orme renferme des tannins et des flavonoîdes qui luttent efficacement contre les dermatoses, notamment l'ecczéma. C'est également un vulnéraire de valeur.

On pourra donc utiliser la deuxième écorce de jeunes rameaux ( 1 ou 2 ans) à raison de 50 à 70 g dans un litre d'eau. Faire bouillir et réduire de moitié.   La pommade utilise 50 g d'écorce fraîche hâchée dans 50 g d'huile d'olive et 50 g de cire d'abeille. faire macérer au bain-marie. Filtrer à chaud. Laisser refroidir.

 ( Source: Pierre Lieutaghi le livre des arbres )

 

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Il est fréquent de trouver chez les jeunes sujets une sorte d'écorce qui rappelle le liège.

 L'écorce des vieux arbres est crevassée.

 

 

 

 

 

 

 

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 Les feuilles sont alternes, pointues, dissymétriques à la base, finement dentelées,non glabres.

 

 

Leur taille est variable. Les hybridations entre variétés d'ormes sont fréquentes et le polymorphisme du feuillage complique largement l'identification des espèces.

 

La fleur est rouge, discrête, et fournira des samares.

 

 

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 Orme lisse ou pédonculé

( ulmus laevis)

 

Autre espèce d'orme que l'on trouvera le long des fleuves, dans les ripisylves de la Loire par exemple.

C'est essentiellement la présence des bourgeons pointus et orangés, ainsi qu'un pédoncule portant les samares qui le distinguent de son cousin champêtre.

La feuille est souvent grande, avec une dentelure plus prononcée.

Les jeunes rameaux ont une écorce lisse qui ressemble à celle du noisetier. Enfin, il est fréquent, chez les sujets adultes, de trouver un tronc étayé de nombreux contreforts.

L'orme lisse devient rare car son habitat se raréfie. Il est l'objet d'un programme européen de conservation. Des chercheurs français ont bouturé des Ormes Lisses et réalisé des collections ex situ sous forme de haies basses ou de vergers. Ces collections sont utilisées pour des études génétiques et constituent une source de boutures ou de graines pour le reboisement.

  L'orme lisse , enfin, est moins attractif envers les scolytes. Il paye ainsi un moins lourd tribut à la graphiose.

 

 

Le champignon responsable de la graphiose est originaire d'asie. Les lignées de ce continent ont  co-évolué avec ce dernier et sont naturellement résistantes. C'est donc par hybridation avec ces souches que de nouveaux clônes  ont vu le jour. Certains d'entre eux ont été élevés pendant des décennies dans les bois de Vincennes et portent l'appelation variétale de " Lutèce".

Ce sont ces sujets résistants, fruits de savants croisements, qui permettent aujourd'hui de revoir l'orme dans les parcs et allées où ils retrouvent peu à peu la place qui fût la leur, en tant qu'arbre d'ornement.

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Variété résistante

 

 

Le feuillage et l'écorce restent trés semblables à ceux de l'orme champêtre. La silhouette est cependant plus arrondie, avec une ramure plus basse, un port moins élevé.

 

 

L'hybridation des ces variétés résistantes avec l'orme champêtre pourra peut-être donner des sujets naturels résistants, qui sait...

 Il est donc souhaitable de disséminer ces sujets, d'autant plus que la bouture de l'orme, en utilisant les gourmands qui poussent le long des troncs, est possible.

 

Ainsi donc, l'orme champêtre sera peut être sauvé par de plus urbain que lui,

orme des champs, ou orme des villes,

tous à vos boûtures pour un orme de demain !

 

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Rédigé par Fabien

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Publié le 17 Septembre 2011

 

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     Le sedum est trés apprécié de nos avettes.

 

 

C'est une plante extrêmement vivace, trés jolie, qui fait également le bonheur des papillons.

Un éclat de tiges, de racines, planté en terre et celà suffit pour que la plante reprenne.

D'ailleurs, son autre nom est " reprise"

 

La souche s'est tellement développée qu'aujourd'hui elle semble vouloir entrer dans la ruche...

La proximité criante de cette mellifere doit inciter les avettes à explorer d'autres cadeaux de dame nature, à aller de l'avant en s'écriant !

" Sedum et Go More ! "

 

 

 

 

 

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Rédigé par Fabien

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Publié le 11 Septembre 2011

 

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 Le mois de septembre est tout indiqué pour effectuer le nourrissement des ruches. La récolte a largement empiété sur les réserves de miel, et l'apiculteur doit maintenant nourrir en masse, par apports conséquents  et successifs d'un sirop de sucre, les colonies qui n'auraient pas pu reconstituer leurs réserves.

En ruche Warré, il faut un élément plein de nourriture, soit 10 kg environ, placés au dessus d'un élément plein de couvain. C'est valable pour une abeille métissée. Pour des abeilles à forte productivité, comme les buckfasts, ce chiffre doit être revu à la hausse.

 

 

 

Le sirop d'automne peut être acheté dans le commerce spécialisé. Il sera composé de fructose et glucose d'origine industrielle, facilement assimilables par les abeilles. Ceci dit s'en procurer n'est pas si simple.

 

 

On peut se le fabriquer soi même, à un coût fort raisonnable, en mélangeant sucre et eau dans les proportions 3 kg de sucre pour 2 L  d'eau( il faut chauffer pour diluer convenablement ). Ce sirop sera de saccharose et les abeilles devront l'invertir, ce qui représente un effort supplémentaire.

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On peut rajouter du vinaigre dans ce sirop ( un verre pour 3 kg de sucre) et le faire bouillir. Cette opération débute l'inversion du saccharose en glucose. De plus le milieu acide limite le développement des moisissures et de quelques pathologies grâves chez l'abeille.

 

Autres apports possibles :  des vitamines pour les animaux, des huiles essentielles ( propriétés bactéricides ), du cuivre sous forme d'ampoule.

Cet oligo-élément est réputé comme une barrière anti-virale efficace chez les humains. Pourquoi pas chez l'abeille ?

 

 

Je réalise ce mélange régulièrement dans mes sirops et les abeilles l'apprécient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  J'utilise ce type de nourrisseur, dit " anglais".

Il est pratique, facile d'usage, facile à nettoyer, coûte environ 5 €, et permet de donner environ 3 kg à la fois.

 

 On devra le remplir 4 à 5 fois durant le mois de septembre.

En mélangeant 2 L d'eau et 3 kg de sucre, on a de quoi remplir deux nourrisseurs à ras bord.

 Une ruche peut avaler le contenu du nourrisseur en une nuit. C'est un signe de dynamisme.

 

 

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   La façon dont les abeilles vont placer le sirop dans la ruche est primordiale. Une grappe hivernale peut en effet mourir de faim à côté de ses réserves, si ces dernières ne sont pas au bon endroit.

 

 

 

 

  

 

 

A la fin de l'été, il est classique de constater que la ponte est descendue dans le 1er élément ( ruche moyenne ) . Les entrées de miel successives, toujours placées en haut de la ruche, ont chassé le couvain vers le bas.

La grappe d'abeille ( en noir ) se voit sous 8 cadres vides ou presque qu'elles vont remplir de sirop ( en jaune )

C'est la situation idéale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  Par contre, si l'été a été sec, que le miel a été absent,  le haut de la ruche peut s'être vu envahi par la ponte d'une reine qui cherchait la chaleur.

Les abeilles ne pouvant stocker le sirop dans des alvéoles occupées par du couvain vont le placer dans l'élément du bas.

La grappe hivernale qui se meut peu à peu vers le haut, peut trés bien ne pas trouver ce miel et mourir de faim ...

 

Quel gâchis !

 

Donc, pour un nourrissement bien placé, vérifier que l'élément du haut peut le contenir ( qu'il est vide au moment des apports ).

Si ce n'est le cas, vous devrez inverser les éléments puis nourrir.

 

J'ai de nombreuses ruches laissées sur trois éléments. En ouvrant l'élément du haut que je supposais plein de miel, j'ai découvert qu'il contenait du couvain. Des Buckfasts peuvent à cette époque de l'année encore entretenir deux éléments pleins de couvains. Une belle grappe d'abeilles est assurée, mais il va falloir les nourrir copieusement !

 

Certaines ruches ne prennent pas leur sirop de nourrissement, ou ne l'absorbe que lentement.  Il n'y a probablement pas de place pour le stocker, soit qu'elles sont pleines de couvain, et donc elles auront bientôt trés faim, soit elles ont des réserves suffisantes.

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Rédigé par Fabien

Publié dans #nourrissement

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