Les abeilles, l'hiver
Publié le 31 Janvier 2010
Par cette fin janvier, les jours ont déjà rallongé. L'abeille, insecte solaire, sort peu à peu de sa torpeur hivernale. Ses besoins nutritionnels vont maintenant aller croissant.
Par ce beau dimanche tout en givre, je visite mon rucher des bords de Loire.
Les assauts répétés du froid viennent à bout chaque jour de plusieurs dizaines d'abeilles. Cette mortalité est inévitable. Les dépouilles sont refoulées de la ruche, souvent bloquées par le
réducteur d'entrée. Des mésanges en profiteront bientôt.
J'enlève un des volets d'une ruche vitrée. Je constate que les rayons de miel ne sont pas vides, que de la condensation se dépose sur la vitre: signe de vie d'une grappe d'abeille, qui respire,
consomme du miel, rejette de l'eau.
On peut également par le tiroir, la planche qui obture le fond grillagé, observer sans ouvrir la ruche les signes tangibles d'une grappe d'abeilles, qui bien que
fermée comme une pelotte, n'en oublie pas de vivre. Et vivre c'est se chauffer, se chauffer c'est consommer les réserves de miel.
En désoperculant les rayons de miel, les abeilles laissent tomber sur le tiroir des fragments de cire. Leur répartition sur la planche, leur épaisseur, leur déplacement infinitésimal,
permettent de suivre l'évolution de la grappe sur toute la largeur des rayonnages. On peut également observer des varroas tombés -difficile à interpréter- et des flaques d'eau - probable
condensation de la grappe, ou ruche qui n'est pas étanche.
Les cires jaunes claires sont plus récentes que les cires brunes. Plus les débris sont importants, plus de miel a été consommé, plus l'apiculteur doit se soucier des réserves de candi.
Je fabrique mon candi moi même, ce qui me permet de le faire plus riche en miel que celui du commerce, et celà pour deux fois moins cher. Je le coule dans des briques de lait ou de jus de fruit.
J'ouvre une lucarne sur le dessus, que je referme avec du plastique transparent. Je peux ainsi voir s'il reste du candi.
Chose étrange, les colonies du rucher de mon jardin ont sérieusement entamé leur pain de candi, en comparaison des autres, qui n'y ont pas touché. Elles ont reçu les mêmes provisions à
l'automne pourtant.
Or, le rucher de mon jardin est le plus exposé au vent. Il y'aurait-il un lien?