Gaucho

Publié le 12 Octobre 2011

      La semeuse, sur les labours d'automne, va de son pas mesuré, éparpillant d'un geste ample les graines  dont viendront les moissons  de juillet.

Belle image à la Française ...

 

      Aujourd'hui la semeuse est vombrissante, et les semences qui suivent son sillage tueraient sur le champ le boulanger qui en ferait son pain...

 

     Semences d'orges, blés, colza, et tournesol sont trés largement enrobées d'un coktail de fongicides et insecticides qui assurent la protection de la graine, dans la terre, mais également de la plante durant sa croissance, contre champignons et ravageurs.  Et parmi ces produits d'enrobage le tristement Gaucho ( substance active imidaclopride), interdit à une certaine époque, se taille une part non négligeable dans le marché .P1060805.JPG Le CRUISER OSR qui en matière de toxicité n'a rien à envier au gaucho, a trés largement été dissiminé cet automne, lors des semis de colza. Nos abeilles s'en gaveront au printemps prochain ... pour de nouvelles hécatombes... 

 

 

P1060807.JPG

 

 

 

 

 

 

D'autres molécules ajoutées aux produits d'enrobage assurent une protection fongicide complémentaire:

 

 

Fludioxionil  ( utilisé dans CRUISER OSR )

Tebuconazole

Cyprodinil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    On remarquera sur l'étiquette photographiée, qu'il faut semer sans faire de poussières, porter un habit de scaphandrier lors du remplissage du semoir, ramasser consciencieusement à la pince à épiler les graines non enfouies, ne pas utiliser de semences enrobées au gaucho en culture de remplacement ( prendre du cruiser peut être ?) toute une foule de mises en garde HYPOCRITES qui ne sont pas applicables sur le terrain! ce que personne n'ignore.

 

Il est également écrit qu'il ne faut pas semer une culture mellifère en remplacement, moins d'un an aprés la date du semis. On en conclut donc que:

primo le gaucho est nocif aux abeilles

secundo: que le gaucho présente une rémanence au moins égale à un an...

 

     L'agro-chimie fabrique de la mort légale et se dédouane sur l'agriculteur, qui ne pouvant plus feindre l'ignorance, crie à l'imposture écologique. Les abeilles meurent mais c'est multi-factoriels !

 

    Entre ces molécules rémanentes, qui années aprés années, n'ont le temps de disparaître qu'elles sont remplacées, et les synergies possibles entre ces formulations phyto qui allient le plus souvent plusieurs principes actifs, notre environnement entretient un "brouillard" pernicieux, qui au mieux, affaiblit les défenses immunitaires de l'abeille, et les rend vulnérables à des pathologies qui selon les aléas climatiques peuvent faire des hécatombes.

 

     Si on ajoute à celà les déficits en ressource mellifères et pollenifères, le varroa, la nosémose, le virus de la paralysie chronique, l'affaiblissement génétique, les pratiques apicoles intensives, le frelon asiatique, on ne peut que devenir pessimiste quant à la survie de l'abeille...

   Elle nécessite aujourd'hui l'attention de tous.

 

P1060804.JPG

 

 

 Des tapis d'abeilles crevées au pied de mes ruches. C'était monnaie courante cette année, suite à une épidémie de paralysie chronique.

A 100 m du rucher un champ de 20 ha de tournesol.

Lorsque je suis allé voir l'agriculteur, il m'avoua avoir utilisé des semences enrobées au GAUCHO

 

Mais bien sur, celà ne prouve rien ...

 

c'est multi-factoriel !

Rédigé par Fabien

Publié dans #sujets d'apiculture

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A
la raison du plus fort est toujours la meilleure.... jean de Lafontaine
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